Février - Bordeaux
Le mois dernier je soulignais l’importance à mes yeux pour un écrivain de préciser d’où il parle. Pour moi c’est très simple: de Bordeaux pour les semaines écoulées. Cela change-t-il quelque chose ? Chacun appréciera. Commençons l’évocation du mois précédent par une expérience, banale, somme toute, mais qui révèle à mes yeux beaucoup de notre rapport à la nature. Samedi matin, deuxième jour du mois, alors que la ville s’étire à peine, je m’élance à vélo depuis la gare St Jean en direction de Lacanau. Il est tôt, il fait frais, et après plus de vingt kilomètres et St Médard en Jalles passé, j’entre dans la forêt des Landes. Il est à présent un peu plus de neuf heures, la nature bien plus précoce que la ville a déjà pris ses marques. Des animaux, des chevreuils, des cerfs très probablement traversent le chemin en zigzag... Le ciel s’est couvert, et je suis seul au milieux des pins couleurs rouilles, face une immensité qui à la fois me ravit et à la fois m’angoisse. Je me rends compte...