Lettre à toi qui vas rentrer

Alors que s’estompent les derniers rayons de soleil, qu’il faut dire adieu aux amours et amitiés de l’été, ou si tu as préféré le travail aux vacances, tu vas faire ta rentrée dans quelques jours...

...Voilà les mots que je souhaitais t’adresser, toi l’étudiant en herbe. Sous forme de lettre ? Un peu « Old School », je sais mais c’est moi. Une lettre qui contient à peine quelques conseils, surtout pas de morale. Tes parents sont là pour cela. Non, juste quelques rappels, retours d’expérience dit-on de nos jours, et ce qui va avec.

Tu entres, contrairement à ce que te diront les esprits chagrins, dans le plus âge de la vie. Les années d’études. Tu ne le sais pas encore, et tu avances sans doute à reculons vers ta nouvelle école, ta fac... mais c’est ce moment unique, où si tout n’est pas permis, le champ des possibles, lui, reste immense. Et surtout s’offre à toi une forme gratuité et d’insouciance que tu ne retrouveras plus par la suite. Tu en ignores le « prix » aujourd’hui. Mais cela vaut tous les empires !

Après viendront, le couple, les enfants, la carrière, les emprunts, les impôts...Toutes ces réalités, tu échapperas à certaines, qui sont le poids de la vraie vie.

Alors ? Fais de ces années celles de la rencontre. Rencontre des gens forts différents de ce tu es. Vas à eux. Certains deviendront à ta plus grande surprise des amis pour la vie. Et, s’ils disparaissent ils auront été la source d’expériences riches de moments mémorables.
Et garde à l’esprit que l’on ne pense bien qu’avec les autres. Seul, on soliloque.

Le temps, ne le prends pas comme une contrainte. Saches mettre une pause, tel un soupir en musique, au rythme effréné d’un monde trop connecté. Oui, n’aies pas peur de perdre ton temps.

Et surtout dévore. S’il ne tenait qu’à moi, je te dirais de dévorer des livres, et encore des livres. Oui lis, gratuitement, lentement, patiemment, et bien au-delà du champ scolaire. Nourrie toi de ces nourritures de l’esprit. Les mots, les livres te seront des compagnons pour la vie.

Mais aussi éprouve ton corps. Coure, joue de la musique, fais du sport... toutes activités gratuites qui participeront à ton équilibre et ton épanouissement. Et enlace. N’aie pas peur de la caresse.

Fais preuve d’une curiosité qui parfois te donnera la sensation de t’égarer dans des sentiers inconnus ou obscurs. Le voyage de la découverte en vaut le détour. Garde des portes ouvertes, ne les ferme pas tout de suite, elles se rabattront d’elles mêmes, la vie. Explore sans peur des conséquences.

Enfin, cette petite vingtaine dans laquelle tu entres, tu la vivras probablement comme l’âge du doute. Doutes sur tes capacités: à réussir, à séduire, doutes sur ton apparence dans une époque où l’image domine... Mais dis toi que le doute est fondateur. Les réponses viendront à temps. Et dans ces moments où tu te sentiras comme paralysé, coincé, au final fie-toi à ton intuition. Elle aura toujours le dernier mot. Le bon.
Garde l’optimisme chevillé au corps. L’avenir dure longtemps.

Voilà ce sont mes mots. Je voulais te les « transmettre » en ces derniers jours d’août avant que le vent de septembre ne les emportent. Fais en l’usage qui te semblera opportun.