Covid-19 | La Fabrique de la Peur

 Tout d’abord bonne rentrée. Et tombons les masques, du moins au sens figuré.

Rarement dans l’histoire récente nous avons assisté à un tel affaissement de la raison et de l’intelligence collective. Et ceci est inquiétant pour la suite. Plus inquiétant, qu’un gouvernement, que des gouvernements imposent des mesures qui n’ont aucune portée scientifique ne laisse rien présager de bon pour le futur. Cela ne peut que contribuer à miner la confiance, l’autorité de pouvoirs déjà si faibles.
Les masques donc. J’attends qu’on nous présente quelque étude, au moins une, des chiffres qui démontrent le risque de contamination en public. A ce jour: rien Après nous avoir expliqué qu’il n’y en avait pas et qu’il n’en fallait pas, qu’il en fallait mais qu’il n'y en avait pas assez, qu’il y en avait et qu’il en faudrait peut-être. Et enfin qu'ils étaient obligatoires partout. Quel détour de la pensée !
Quelques chiffres pour saisir d’où l’on vient et là où on en est. Depuis le début de l’année à ce jour (24 août 2020) les décès liés au coronavirus représentent 812 000 morts dans le monde sur un total de 38 millions de décès et une population mondiale de 7,8 milliards d’habitants (donc le Coronavirus a été la cause la mort 0,01% de la population mondiale et représente 2% de la mortalité mondiale à ce jour depuis le début d’année). Pour la France c’est 30 500 morts pour une population de 65M d’habitants: 0,04% de la population et représente, en prenant le chiffre de 600 000 morts par an (chiffre 2018), à peu près 5% des décès sur une année. Les chiffres parlent d’eux-mêmes, sauf si encore une fois l’on se refuse à voir la réalité. La règle de trois, les pourcentages, les ordres de grandeur c’est maîtrisé au collège. Mais non, les gens ont peur !
Et que les belles âmes qui vont pousser des cris d’orfraies face à cette présentation arrêtent de nous seriner avec l’argument: "mais c’est pour sauver des vies!" Mon oeil ! Soyons un peu honnête et admettons que nous avons eu la trouille comme jamais en mars et avril derniers. La trouille de choper un virus qui signerait dès lors notre arrêt mort. Et l’on s’est dit alors, et c’était compréhensible: “Tous aux abris!”. Moi le premier, inutile de jouer les matamores. Mais à présent, il est temps de se ressaisir.
Comment puis-je être aussi froid ? Rassurez-vous, j’ai un cœur, il bat à gauche, comme vous. Mais j’ai aussi un cerveau et j’essaie de m’en servir.
Continuons. On veut sauver des vies ? Très bien ! Qu’on arrête de rouler en voiture, on sauvera alors pas moins de trois mille vies par an en France. Cela tombe bien, je ne conduis pas. Qu’on interdise définitivement la vente de cigarettes et d’alcool. Cela tombe mal, je suis consommateur de ces deux catégories. Et que l’on arrête de vendre des produits sucrés et salés transformés industriellement qui bouchent nos artères, l'on s'épargnera quelques infarctus… Mais on l’aura compris vivre, c'est prendre des risques, mesurés. Et accepter que l'on meurt tous un jour. Certes le plus tard possible, et dans les meilleures conditions. Mais un jour ou l'autre les gens meurent...
Et pour réduire les risques face aux infections, il nous faut revenir à des principes simples (comme nos anciens étaient sages): se laver les mains et le visage. Et aérer les pièces pour éviter l'aérosolisation du virus, sa concentration dans l’air ambiant. Car “le risque” se trouve bien là, et on ne veut pas le voir, du moins jusqu’à récemment : en entreprise, en milieux fermés, et dans la sphère privée. Et non pas dans quelques regroupements en plein air.
Et surtout à moment il faudra accepter de prendre notre risque. Ce qui veut dire très clairement, d’accepter tout bonnement de laisser circuler le virus. Tout en protégeant les personnes à risques que sont les plus âgés, celles qui présentent des comorbidités comme l’obésité, le diabète. Et de renforcer notre immunité naturelle: en mangeant plus sainement, en ayant une activité physique et non pas de passer d’une position assise dans un bureau à une autre position assise dans une voiture... Revenir à ce que nous avons fait pendant des millénaires: manger, bouger.
Alors parlons un peu plus des personnes âgées qui sont les premières victimes. Tout à coup on a fait semblant de s’en préoccuper, alors qu’en 2003 pendant la canicule on les a laissé crever tout en partant joyeusement en vacances. C'est qu'alors la majorité de la population n’avait la trouille d’y passer en grillant au soleil. Mais ces mêmes personnes âgées, on en fait à présent nos protégés alors qu’on les déverse dans des mouroirs sans se soucier de ce qu'ils deviennent.
Les personnes présentant ces fameuses comorbidités. On sait désormais que ce coronavirus est essentiellement une maladie des villes, des grandes métropoles: densité de population, déplacements nombreux et fréquents ainsi que mauvaises hygiènes de vies pour des parties de la population. Je n'ai pas eu echo jusqu'à présent que la prévention ait été un des objectifs de notre santé publique. On préfère encore trop dans notre médecine soigner quand il est trop tard, plutôt que de prévenir quand il est temps.
On me dit aussi qu’il faut regarder plus loin que le bout de mon nez. C’est un virus mondial ! Qui touche tout le monde. Encore cette hypocrisie. Quand des centaines de milliers d’africains, et quelques autres en moindre mesure en Asie, meurent chaque année de paludisme ou autre maladie régionale on s’en fout. Dans le monde c’est 228 millions de personnes infectées, 85% en Afrique, et pour 2018 plus 400 000 morts (chiffres OMS). Mais bon les pays "riches" sont épargnés. Et comme c'est nous qui menons la danse... Quand on souffre, le reste du monde doit souffrir avec nous.
La si attendue deuxième vague à présent ! Le terme est tellement impropre qu’il mérite qu’on s’y arrête. Et je reprendrai là les propos du professeur Jean-François Toussaint physiologiste à l’université Paris- Descartes, qui n’a d’ailleurs pas de mots assez durs et justes sur “ce conseil scientifique” qui n’est autre qu’un conseil politico-sanitaire comme il dit. Et donc ce conseil fait de la politique. Le professeur Toussaint toujours explique clairement pourquoi il est impropre de parler d’une deuxième vague mais d'un autre épisode si le virus est saisonnier, ce qui est à vérifier notamment au regard de ce qui passe en Amérique du Sud actuellement. Et que si un nouvel épisode, terme plus adéquat, se présente ce sera du à des mutations du virus, et non à quelques comportement déviants ou inciviques d'une population qu'il faudrait mater. Rendez-vous en automne.
Ce même professeur Toussaint fournit d’ailleurs aussi, comme quelques scientifiques courageux un autre éclairage pertinent sur le masque. Le masque oui en milieu fermé, l’entreprise, les transports, et surtout en phase forte de l’épidémie comme c’était le cas en février et mars. Mais en été sur la plage, dans la rue, quel en est le sens ? Mais la population s’y soumet, je m’y soumets. Quel recul !
Ce que nous révèle aussi cette crise, et c’est à nouveau un phénomène inquiétant, c’est la peur diffuse de l’autre. D’où le masque dans l’espace public. Le masque comme un écran pour faire barrage à celui que je ne connais pas, à cet inconnu toujours susceptible de me refiler cette saloperie. Mais entres amis, en famille pas de problème, c’est tout autre chose: “la confiance” revient, alors bas le masque. On fait le contraire de ce qu’il faudrait. On perd littéralement la tête !
On assiste donc là à un changement profond presque anthropologique dans la rencontre, la séduction, et tout simplement nos manières de vivre. Après nous avoir expliqué que notre culture, notre civilisation était fondé non pas sur le visage couvert de quelques femmes mais bien sur le face à face en toute situation ou presque il faudra désormais sortir couvert. Belle défaite de la pensée ! Et qui seront encore les victimes de cette énième ineptie ? Ces salops de jeunes ! Mais dans quel monde de froussards allons-nous les faire vivre car incapable d’affronter une réalité ?
Ces “jeunes” on leur inflige une quadruple peine: en les stigmatisant, en dégradant leurs conditions d’éducation, en obérant leur chance d’entrer sereinement sur le marché du travail, et enfin en leur faisant porter la charge de l’immense dette financière. Car, arrêtons de nous mentir une fois encore: il faudra payer. Rien n’est gratuit. L’argent magique cela n'existe. On ne fait que repousser l’échéance. Cela tombe bien, ceux qu’on souhaitait protéger seront tous morts ! Alors autant sans laver les mains, et laisser ce fardeau à d’autres générations.
On l’aura compris, je ne suis ni virologue, ni infectiologue, ni médecin… Mais en revanche j’ai été formé à l’économie, et je regarde l’histoire. Que les partisans d’un hygiénisme mal compris, sachent une chose: les pires catastrophes sont toujours la conséquence de crises économiques ou de tensions politiques mal résolues. Une paix mal ficelée au lendemain de la première guerre mondiale, la crise de 29 donneront les tensions des années 30, la montée des totalitarismes et la funeste suite que l’on connaît. Dans ces cas les pourcentages de décès sont sans commune mesure avec ce que nous connaissons aujourd'hui.
Et la mauvaise potion qu’on est en train de nous faire avaler après un confinement dont il faudra mesurer l’impact n’augure rien de bon. Le rôle d’un responsable, d’un politique est certes de protéger mais c’est aussi de prévoir et de se dire que des déséquilibres économiques trop grands comme ceux provoqués par le confinement entraînent des troubles sociaux et politiques d'une toute autre ampleur. Quand le mal devient pire que le remède…
J’ai horreur de l’emphase, je préfère la nuance et la tempérance, mais c’est vraiment un moment crucial que nous vivons et qui appelle, je pèse ce mot: une résistance. Une résistance intellectuelle s’entend, pour mettre à mal la dynamique de la fabrique de la peur: celle de politiques habités par la frousse, de médias charognards, et de scientifiques qui ne font plus de la science mais quelque chose d’autre.
Ce post était sans doute bien trop, et sans doute se perdra-t-il dans le flux des informations quotidiennes. Mais il était important pour moi de le partager.
Ces quelques mots pour conclure: très bonne rentrée, bas les masques, et résistance.

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