Un si long silence

Pourquoi un si long silence ? En deux mots: la vie. Deux autres: le covid ! Putain de covid !

Il y a deux ans s'abattait sur nous un épais rideau qui ne s'est relevé que pour laisser place à un autre bien plus épais.

Deux années où il aura fallu naviguer, puiser dans ses ressources personnelles, au propre comme au figuré. Et si je n'ai jamais pensé que le monde allait s'effondrer, j'ai compris qu'un changement majeur dans notre perception de la réalité, de notre acceptation du risque inhérent à toute vie qui en vaut la peine s'opérait. Le prix ? Une sécurité en trompe l'oeil qui ressemble davantage à une servitude volontaire. Voilà mon opinion.

Mais ce retour est motivé par un mouvement plus personnel, plus profond, quasi viscéral à reprendre la parole en public ; comme le boxeur qui ne peut renoncer à remonter sur le ring. Besoin inexplicable de renfiler les gants, de reprendre la plume.

Aussi, mettant de l'ordre dans des textes écrits mais non publiés durant cette période, je me suis convaincu que ma parole pouvait de nouveau apporter au débat. L'actualité ne manque pas, comme cette élection dont l'issue reste incertaine.

Je n'ignore pas qu'il puisse y avoir une certaine prétention à penser que quelques mots puissent être de quelque intérêt dans une époque de bruit et fureur et où domine l'image. Je sais.

Mais en deux ans, j'ai gagné en maturité, et surtout en liberté. Un rapport au monde qui s'est simplifié. Je parlerai plus aisément de sujets que j'ai peu abordés jusque-ici: de sexualité, de relations... De la vie quoi ! Même si je pense qu'il s'agit tout autant de moi, que de nous.

D'ailleurs la comparaison faite plus haut est inappropriée ; plus qu'un boxeur un escrimeur. Par petites touches, dessiner notre époque, sans oublier de la colorer de ces fragments de bonheur quotidien.

Pourquoi ce retour ? Parce que comme dirait l'autre, je ne sais faire que ça: regarder, observer et partager ce regard.

Melvin.