PARTIR, REVENIR...
Jamais bien loin... Alors pourquoi ce silence ? Juste fidèle à ce principe simple en cette période de bruit et de fureur: ne parler que lorsque l’on a quelque chose à dire, se taire dans le cas contraire.
Bruit et fureur, oui ! Et cette époque saturée d’images, et de mots, m’a ramené à mes doutes d’écrivain. Ces mots que j’ai tenté de tracer quasi quotidiennement pendant plus deux ans, à qui, à quoi servent-ils, s’ils sont une notification de plus dans votre fil d’actualité ? En qui résonnent-ils à l’époque des stories et selfies ?
Mais pour être honnête, pour une fois, mon silence a été motivé par des considérations matérielles: je suis rentré dans le rang. Comme tout le monde. Du lundi au vendredi, voire le samedi, au bureau. Avec une soudaineté, et quelques péripéties, qu’il me faudra raconter, j’ai eu une belle opportunité, de la chance aussi comme si souvent dans ma vie... Et j’ai atterri ici à Bordeaux. Où une nouvelle vie commence. Il y aura beaucoup à dire sur les misères et grandeurs de la vie de bureau. J’y reviendrai.
Mais alors, coup de canif à cette « liberté » chérie dont je me suis tant de fois fait l’apôtre ? Elle a un prix dont je ne n’avais plus les moyens. Ce nouveau départ met à jour ce que je sais depuis fort longtemps: cette capacité que nous avons tous, et moi le premier « à se mentir à soi-même. ». Ce qui me rend humain, tellement humain ! Et sans doute est-ce un peu pour cela que j’écris: tenter de remonter le fil de mes contradictions et ambiguïtés.
Avec ce souci tout personnel de mêler dans ces chroniques l’écoulement du temps qui passe, un peu de la vie et de la rumeur du monde: je et Nous. Tentative risquée, je sais.
La première chronique qui me conduisit à vous voilà bientôt près de quatre ans, au lendemain des événements de Charlie, je l’intitulais, « Temps assassins, temps incertains », convaincu alors que s’ouvrait une période trouble et de violences. Comme un révélateur de ce qui nous attendait.
Nous y sommes, dans ce moment paradoxal où nous « occidentaux » n’avons jamais été autant protégés, et où pourtant la violence quotidienne et gratuite sourd et monte. Et où surtout ceux qui ont la charge de nous guider, ici et ailleurs, n’ont jamais été si peu inspirés, sans boussole. Prêts à jouer du poing et à lâcher le mot qui blesse. Nous ne serons pas épargnés, conséquence de nos inconséquences.
Mais voulant toujours voir le verre à moitié plein, je reste animé de cette forme d’optimisme béat que de bien mauvaises langues ont qualifié de « bien-pensance », de « pensée molle pour bobos », et je ne sais quoi encore! « Laisse parler les gens... ». Et, Viva la Vida ! Le soleil brille sur les bords de la Garonne...
Mais voila, à nouveau, voici venu le moment de vous quitter. Pour combien de temps ? Pour le moment un train à prendre pour le week-end: Paris. Partir, revenir...
Un beso.
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