CA VA MAL FINIR
Comment pourait-il en être autrement ? Pour qui observe avec attention notre pays depuis quelques années, le mouvement des Gilets jaunes n’est que l’utime avatar de cette longue crise fin de siècle que traverse l’Hexagone depuis plusieurs décennies. Les Gilets Jaunes ou l’expression, confuse au départ, d'une France qui se paupérise, et qui refuse la fatalité. On peut ne pas adhérer au mouvement, trouver que cela sent la chienlit et part dans tous les sens, ou bien se retrouver dans ces hommes et ces femmes qui décident de relever la tête et le poing pour le bien de tous, mais dans tous les cas, force est de constater sa réalité profonde.
Alors comment ne pas voir que cela va mal finir avec ce gouvernement, ce ramassis d’opportunistes et de bons élèves, très doués en thèmes certes mais qui sont loin, très loin d'avoir les épaules pour gèrer une crise de cette ampleur ? Ils agissent au contraire comme des pompiers pyromanes d’une situation qu'ils ne contrôlent plus. Comment ne pas voir que ce qui nous ait répété comme un mantra, les augmentations de taxes prévues pour janvier prochain au nom de l’écologie, pour le bien supposé de la planète, n’est qu’une vaste supercherie qui ne trompe plus personne. Si c’était l’intention au départ pourquoi alors exempter des catégories entières de l’économie comme le transport aérien ou maritime ? Et que dire des augmentations du gaz, des péages, de l’électricité qui vont suivre... ?
Mais au-delà de ces considérations matérielles, réelles, qui ont initité le mouvement, on sent bien qu’à présent les revendications débordent la question du pouvoir d’achat. Cela va mal finir parce que nos insitutions, et subséquemment le pouvoir qui est censé les faire vivre sont corrompus. Corrompu au sens premier, c’est à dire altéré, et en décompostition. Cela fait des années que notre Vème République, je le répète, n’est qu’un astre mort, et ceux qui sont censés nous représentées les fantomatiques profiteurs, impuissants, du système. On est arrivé au bout d'un cycle. Sans horizon, ni alternative.
Les cris de “Macron démission”, les appels à la dissolution de l’Assemblée, ne sont que les ultimes manifestations d’une crise arrivée à son terme. Si la personne du président suscite tant de haine, c’est aussi que son mépris affiché à maintes reprises à l’égard de ceux qui "ne sont rien", ceux qui touchent un pognon de dingue et qui pourraient trouver un boulot au coin de la rue ont excerbé la situation. Sa personalité donc, mais c’est aussi tout une politique qui est rejettée, et qui ne repose que sur un socle électoral très étroit, 24% du premier tour des dernières présidentielles (8 millions de voix sur un corps électoral qui en compte près de 48, soit 1 électeur sur 6 !).
Les événements de guérilla urbaine du samedi 01 décembre dans les rues de Paris, s'ils ne résument évidemment pas la réalité du mouvement des gilets jaunes, sont en fait mélange de l’exaspération de ces derniers face au mépris du pouvoir, et d’une minorité d’activistes ultra-violents qui veulent en découdre. La déplorable dégradation de l’Arc de Triomphe qu’on ne peut que condamner est comme le symbole, en négatif, de ce qui va suivre.
Mais ce qui a commencé par de la colère se transforme désormais en rage, et cela le pouvoir ne veut pas l’entendre, ce qui rend toute sortie de crise incertaine. Qu’en sera-t-il samedi prochain, et le suivant ? Va-t-on continuer ainsi jusqu’à Noël ?
Alors oui cela va mal finir, dans la rue, parce que les forces de l'ordre sont à bout, épuisées par des années de mobilisation depuis les événements de Charlie, l’état d’urgence post-13 novembre, la persistance de la menace terroriste, et un climat généralisé de tension dans la société française..
Mais ce qui a commencé par de la colère se transforme désormais en rage, et cela le pouvoir ne veut pas l’entendre, ce qui rend toute sortie de crise incertaine. Qu’en sera-t-il samedi prochain, et le suivant ? Va-t-on continuer ainsi jusqu’à Noël ?
Alors oui cela va mal finir, dans la rue, parce que les forces de l'ordre sont à bout, épuisées par des années de mobilisation depuis les événements de Charlie, l’état d’urgence post-13 novembre, la persistance de la menace terroriste, et un climat généralisé de tension dans la société française..
Cela va mal finir, parce que nous sommes à nouveau dans un moment de l'histoire où la violence en est redevenue un élément moteur, en France et ailleurs. Une violence que chacun peut observée dans le débat public, relayée et amplifiée par les réseaux sociaux. L’inexorable montée de ces “extrêmes” protéiformes, en Italie, aux Etats-Unis, au Royaume-Uni, au Brésil, et maintenant en Espagne, sont les signes de décomposition des pouvoirs traditionnels.
Et que ceux qui s’imaginent que parce que la majorité silencieuse reste tranquillement chez-soi, se disent qu’inutile que tout le pays descende dans la rue pour que la situation bascule. La France pour qui “cela va”, ou pas trop mal, ne descendra pas battre le pavé, elle regardera attentiste, mi éberluée, mi confuse en live, le pays se déchirer.
Ca va mal finir, enfin, et là n’est pas un souhait, mais plutôt un effort de lucidité, comme le médecin qui ne peut s’empêcher de dire la vérité à son patient. Conscient que dans la longue histoire de France, les situations de crise ont trop souvent connu un dénoument violent.
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