Crimes - Retour sur La Tuerie du Grand-Bornand ou l'Affaire Flactif

L'affaire Flactif, la jalousie à en tuer.

Affaire Flactif, la tuerie du Grand-Bornand
La famille Flactif

L’Affaire Flactif : Une tragédie marquée par la jalousie et la haine

L’une des affaires criminelles les plus suivies de ces vingt dernières années. La tuerie de cinq membres d’une même famille – le père, la mère et leurs trois enfants – en avril 2003. Un crime qui glace le sang tant son mobile est glaçant : la jalousie. Retour sur cette affaire qui a défrayé la chronique.


La disparition des Flactif : un mystère troublant

En avril 2003, Mario, adolescent, rentre de voyage et se rend au chalet familial dans la commune du Grand-Bornand, en Haute-Savoie. En descendant du taxi, il constate avec surprise que la maison est fermée. Pas de réponse à la porte, pas de bruit. Tout semble anormalement calme.

Après avoir attendu dans un restaurant en ville et tenté en vain de joindre ses parents, il décide de se rendre chez des amis de la famille. Mais les heures passent et toujours aucun signe de vie. Inquiet, il contacte la gendarmerie. L’affaire Flactif commence.


Une scène intrigante : un chalet trop bien rangé

Les gendarmes se rendent sur place et découvrent une maison vide. Rien ne semble anormal à première vue : tout est impeccablement rangé, peut-être même trop. Un détail troublant lorsqu'on sait qu’une famille de cinq personnes y vit, dont trois jeunes enfants : Sarah (10 ans), Laetitia (9 ans) et Grégory (7 ans).

Les premières hypothèses s’orientent vers une fuite volontaire. En effet, Xavier Flactif et sa compagne Graziella Ortolano sont des promoteurs immobiliers venus du Nord de la France. En Haute-Savoie depuis cinq ans, ils ont bâti et vendu plusieurs chalets, mais des problèmes financiers s’accumulent. Xavier Flactif traîne une réputation sulfureuse : des clients floués, des dettes en cascade. Aurait-il décidé de fuir discrètement avec sa famille pour échapper à ses créanciers ?


Un tournant dans l’enquête : le sang révèle la vérité

Cette piste s’effondre lorsqu’une analyse plus poussée du chalet est menée par les experts de la police scientifique. Grâce au Bluestar, un produit permettant de révéler les traces de sang même après un nettoyage, la vérité éclate : des éclaboussures de sang en grande quantité sont découvertes.

Pis encore, des éclats de dents sont retrouvés coincés entre les lattes du parquet. Après analyse, il s’avère qu’elles appartiennent aux enfants Flactif. L’affaire bascule alors d’une disparition inquiétante à un quintuple meurtre.


Un suspect au comportement suspect

Les enquêteurs s’intéressent aux proches des Flactif et notamment à leurs locataires. Très vite, un couple retient leur attention : Alexandra Lefèvre et son compagnon David Hotyat. Tous deux expriment publiquement une haine viscérale envers Xavier Flactif, l’accusant d’escroquerie et de mener un train de vie ostentatoire.

Le couple participe même à une émission télévisée, où leur ressentiment est palpable. Pourtant, cette attitude excessive attire l’attention des enquêteurs. Pourquoi un tel acharnement contre la victime ?

En parallèle, des analyses ADN révèlent la présence d’un sixième profil génétique inconnu dans le chalet. Celui d’un des tueurs ?


La confession de David Hotyat : un crime prémédité

Sous pression, David Hotyat finit par avouer l’atroce vérité. Le 11 avril 2003, animé par une jalousie profonde et une haine envers Xavier Flactif, il décide de le tuer ainsi que toute sa famille. Son mobile ? L’envie et la rancœur. Flactif, métis et prospère, exhibait un mode de vie qui l’exaspérait. Hotyat, lui, était convaincu d’avoir été lésé par Flactif dans une affaire immobilière.

Avec l’aide d’Alexandra Lefèvre et de complices, il tend un guet-apens aux Flactif dans leur chalet. Il les exécute un par un, avant de transporter leurs corps en forêt pour les brûler et effacer les traces.


Le procès et le verdict

En 2006, David Hotyat est jugé pour ces meurtres sordides. Il est condamné à la réclusion criminelle à perpétuité assortie d’une période de sûreté de 22 ans. Alexandra Lefèvre et les autres complices sont également condamnés pour complicité et dissimulation de preuves.

Ce drame, marqué par une jalousie maladive et une haine dévorante, restera l’un des faits divers les plus marquants des années 2000. L’affaire Flactif incarne la tragédie de la jalousie poussée à son paroxysme, menant à l’extermination d’une famille entière.

Un crime qui, encore aujourd’hui, glace le sang.

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