Critique de la série Adolescence sur Netflix

Adolescence: un drame captivant sur la jeunesse et la justice

Avis serie Netflix Adolescence

 Adolescence: un drame captivant sur la jeunesse et la justice

Les Anglais ont un véritable savoir-faire en matière de séries, et Adolescence, la mini-série en quatre épisodes diffusée sur Netflix, en est une nouvelle preuve. Plutôt que de suivre le schéma classique de l’enquête criminelle, ce drame psychologique choisit un point de vue singulier et immersif pour raconter l’histoire troublante d’un adolescent de 13 ans, Jamie, accusé du meurtre violent d’une de ses camarades.

Une narration originale et plurielle

Là où on pourrait s’attendre à un thriller policier cherchant à prouver l’innocence ou la culpabilité de Jamie, Adolescence prend une direction bien plus intime et nuancée. La série adopte une narration multi-perspectives, en alternant les points de vue des différents personnages impliqués dans l’affaire.

  • L’inspecteur principal Luke Bascombe (Ashley Walters) : lui-même père d’un adolescent du même âge, il oscille entre sa fonction d’enquêteur et son empathie pour le jeune accusé.
  • La psychologue Briony Ariston (Erin Doherty) : sans doute l’un des personnages les plus bouleversants de la série, elle tente de comprendre Jamie et d’explorer son psychisme.
  • Les camarades de classe : entre rumeurs, peur et incompréhension, leurs témoignages révèlent la complexité des relations adolescentes.
  • La famille de Jamie :
    • Jamie Miller (Owen Cooper) : un adolescent perdu, dont la culpabilité ou l’innocence reste en suspens.
    • Eddie Miller (Stephen Graham), son père, submergé par l’affaire.
    • Manda Miller (Christine Tremarco), sa mère, qui tente de garder espoir.
    • Lisa Miller (Amélie Pease), sa sœur, confrontée aux regards extérieurs.

Un malaise plus qu’un choc

Certains critiques qualifient Adolescence de série choc, mais en réalité, il ne s’agit pas tant d’un choc que d’un profond malaise. Ici, pas de sang, pas de scène de crime spectaculaire, mais un poids psychologique omniprésent. Chaque épisode laisse une sensation étrange, un sentiment de trouble qui ne s’évapore pas une fois l’écran éteint.

Pourquoi ? Parce que la série nous place dans la peau de chaque personnage, nous obligeant à ressentir leurs doutes, leur peur, leur impuissance. On s’interroge constamment sur la culpabilité de ce trop jeune adolescent, que l’on trouve presque sympathique, et dont, à titre personnel, j’ai du mal à croire à la culpabilité. Adolescence nous pousse à éprouver ce que vit chacun, à naviguer entre certitudes et doutes, jusqu’à ce qu’aucune vérité ne semble totalement fiable.

Un portrait poignant de l’adolescence

Au-delà du suspense autour de la culpabilité de Jamie, la série s’attache avant tout à dresser un portrait réaliste et troublant de l’adolescence. On y explore les désirs, les peurs et les frustrations d’un jeune en pleine construction, mais aussi l’incapacité des adultes à véritablement comprendre ce qu’il traverse.

Les dialogues percutants, la mise en scène sobre mais efficace et la qualité des interprétations rendent Adolescence particulièrement immersive. La tension dramatique est constante, non pas à cause d’une enquête haletante, mais par la profondeur des émotions et des dilemmes moraux qui traversent chaque personnage.

Une distribution convaincante

La série repose sur un casting solide, avec des acteurs capables d’incarner toute la complexité de leurs rôles :

  • Owen Cooper (Jamie Miller) : une révélation, captivant dans son rôle d’ado fragile et troublé.
  • Stephen Graham (Eddie Miller) : impeccable en père dépassé par la situation.
  • Ashley Walters (Luke Bascombe) : intense et nuancé dans son rôle d’enquêteur.
  • Erin Doherty (Briony Ariston) : bouleversante en psychologue cherchant à comprendre Jamie.
  • Christine Tremarco (Manda Miller) et Amélie Pease (Lisa Miller) : des performances émouvantes en mère et sœur en détresse.
  • Faye Marsay (sergent-détective Misha Frank) et Mark Stanley (avocat Paul Barlow) complètent le casting avec des rôles secondaires marquants.

Faut-il regarder Adolescence ?

Si vous cherchez une série policière traditionnelle avec des rebondissements à la Mindhunter ou Broadchurch, vous risquez d’être dérouté. Adolescence est avant tout un drame psychologique, qui pose plus de questions qu’il n’apporte de réponses. Mais c’est justement ce qui en fait une œuvre puissante : elle nous confronte à notre propre rapport à la jeunesse et à la justice.

Avec une réalisation soignée, des personnages profonds et un propos fort, cette série mérite assurément d’être découverte. Une réussite de plus pour la télévision britannique !

Ma note : 4,5/5

Et vous, avez-vous regardé Adolescence ? Que pensez-vous de ce choix narratif audacieux ? 💬

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